Amnésie

 

le bonaparte

Charlotte HAMEL  Droits réservés©

 

Je ne te suis plus ! En vain, je tente même de ne plus te chercher. Tu m’as laissé venir, la trappe grande ouverte, et je me suis entrebâillé, sur ce. Sur cette étendue d’inconnu, de failles, de bouches féminines partout.

Tous les jours nous avons perdu la mémoire. Les signaux  du petit Poucet ou du petit Prince sont perdus. Après le désastre de la nuit, je ne sais plus si respirer est plus naturel que penser. Je ne sais plus si cette rencontre a eu lieu, si j’écris avec de l’eau comme je pense avec l’alcool,

quand j’aurai donné assez : assez : quand j’aurai liquidé la faille incestueuse, alors, quand nous serons les deux êtres les plus lointains, les plus étrangers, les plus absents, alors, j’ose penser :

Guillaume HOOGVELD 1996 ©