Bobin / Souveraineté du vide

   Vous seriez loin de votre vie. Comme toujours, n'est-ce pas un état ordinaire, banal. Le corps irait tout seul vers l'abime, avec l'élan acquis de l'âge. Et sous la fraîcheur du sang, une faiblesse, une cendre. Une nostalgie l'âme. Malade, oui.Sans doute : malade. Le vrai nom de la maladie, ce serait l'enfance. Comme... Lire la Suite →

Alain DUAULT / Où vont nos nuit perdues

  J'aurais tant voulu partager son visage tant Porter son regard et ses seins à ce sanglot Tant m'y couler l'orage J'aurais comme Un grand navire enfoui su lire ses hantises Ses pentes ses massacres Vigie j'aurais vu Ses yeux si navrés sa folie j’aurais  écrit su Écrire le chant de cette veine bleue au... Lire la Suite →

Apollinaire / Alcools / L’Adieu

Pour Lisa, avec attention et tendresse. J'ai cueilli ce brin de bruyère L'automne est morte souviens-t'en Nous ne nous verrons plus sur terre Odeur du temps brin de bruyère Et  souviens-toi que je t'attends   ©Guillaume Hoogveld pour la photographie ©Apollinaire/ Gallimard pour le texte, 1920

ARTAUD / Les recoins de la perte

©Image de la BSPP. Je mets le doigt sur le point précis de la faille, du glissement inavoué. Car l’esprit est plus reptilien que vous-même, Messieurs, il se dérobe comme les serpents, il se dérobe jusqu’à attenter à nos langues, je veux dire à les laisser en suspens. Je suis celui qui a le mieux... Lire la Suite →

Paul Éluard / La vie immédiate

  Nous avons refusé de laisser entrer les spectateurs, car il n'y a pas de spectacle. Souviens-toi, pour la solitude, la scène vide; sans décors, sans acteurs, sans musiciens. L'on diÒ: le théâtre du monde, la scène mondiale et nous deux, nous ne savons plus ce que c'est. Nous deux, j'insiste sur ces mots, car... Lire la Suite →