Pietro Citati

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du Boul­bon disait : « Vous appartenez à cette famille magnifique et lamentable qui est le sel de la terre. Tout ce que nous connaissons de grand nous vient des nerveux. Ce sont eux et non pas d’autres qui ont fondé les religions et composé les chefs d’œuvre. Jamais le monde ne saura tout ce qu’il leur doit et sur tout ce qu’eux ont souffert pour le lui donner. Nous goûtons les fines musiques, les beaux tableaux, mille délicatesses, mais nous  ne savons pas ce qu’elles ont coûté à ceux qui les inventèrent d’insomnies, de pleurs, de rires spasmodiques, d’urticaires, d’asthmes, d’épilepsies, d’une angoisse de mourir qui est pire que tout cela… »

 

Cité dans « La colombe poignardée », de Pietro Citati, (essai sur Proust)